Par Cyril Brun, membre du Conseil scientifique Pro Persona.
L’éthique est fondée sur la dignité de la personne humaine : mais quelle personne humaine ?
La « dignité humaine » est aujourd’hui unanimement reconnue et sanctuarisée dans les Droits de l’Homme. Pourtant nous ne mettons pas tous, sous cette notion commune, la même définition. Or, notre « éthique » est fondamentalement définie par la conception que nous avons de la nature humaine, car c’est pour respecter la dignité de celle-ci que nous reconnaissons des comportements comme « bons » ou « mauvais ». Se mettre d’accord sur cette notion fondamentale aux contours flous est donc une étape préalable dont on ne peut faire l’économie.
La philosophie marxiste, l’idéologie libérale libertaire, l’humanisme même, ont chacune des visions très différentes de l’Homme et mettent donc en place des codes moraux en cohérence avec leur conception propre de la nature humaine. Il en va de même pour l’anthropologie chrétienne qui, à la suite de la Bible et de nombreux penseurs grecs comme Aristote et Socrate, choisit pour sa part de contempler l’Homme « tel qu’il est ». Avant d’être un concept, l’être humain est une réalité observable. Philosophie réaliste autant qu’inspiration biblique, la conception chrétienne de la dignité humaine s’enracine dans la vérité même de l’Homme. Cette conception a pour finalité l’épanouissement de l’Homme, dont le déploiement l’ouvre à la plénitude de Dieu.
Aucune éthique authentique n’est possible sans une connaissance véritable de l’Homme. Aujourd’hui une illusion d’Homme a été créée de toutes pièces, étouffant l’Homme réel au fin fond d’un carcan qui n’est pas lui. En réalité, le bonheur de l’Homme passe inévitablement par l’Homme lui-même, et non par son « ombre ». Qui est l’Homme ? Comment « fonctionne-t-il » ? C’est l’objet de ce petit livre Connais-toi toi-même, les fondements de l’anthropologie chrétienne, que présente cette interview . On peut se procurer le livre ici.